Obésité aux États-unis

Alors que de nombreux pays développés ont vu leur taux d’obésité augmenter ces dernières décennies, c’est aux États-Unis qu’il demeure bien supérieur à la moyenne mondiale.

Quelques statistiques

Certains chiffres sont d’ailleurs effrayants : depuis 1997 où le taux était de 19,4 % de la population, les chiffres s’envolent (26,6 % en 2015) et ont dépassé le seuil des 40 % en 2017 : l’obésité touche donc aujourd’hui plus de 130 millions de personnes aux États-Unis. En guise de comparaison, le taux d’obésité moyen en France est de 16 %, selon l’OCDE.

Il est estimé que cette maladie serait responsable de 200 000 à 400 000 morts par an aux États-Unis, augmentant de manière conséquente les risques de maladies cardiovasculaires, diabètes ou cancers. Cela représente près de 5 % de la population. L’État le plus touché par ce fléau est le Mississippi (40 % d’obésité et 67 % d’adultes en surpoids), suivi de près par la Virginie-Occidentale.

Source : Robert Wood Johnson Foundation

Qui l’obésité touche-t-elle ?

Les femmes et les hommes sont quasiment à égalité devant l’obésité aux États-Unis. Cette dernière touchait en effet 40 % des femmes et 35 % des hommes en 2016 ; ce qui est logique étant donné que la masse grasse moyenne est plus faible chez l’homme que chez la femme (10 % à 15 % du poids du corps contre 20 % à 25 % respectivement).

Ce taux est de 52 % pour les Noirs-Américains, de 44 % pour les Hispaniques et de 34 % pour les Blancs.

Contrairement aux idées reçues, même si elle demeure majeure, l’obésité chez les jeunes a tendance à stagner : ils sont 19 % de la population à en souffrir et cette part augmente uniquement pour les 2-5 ans.

Mais outre le genre, l’ethnie ou l’âge, c’est bel et bien le niveau de vie qui explique principalement les disparités au sein de la population américaine face à l’obésité. En d’autres termes, l’obésité touche bien plus les pauvres que les riches. Facteur de risque incontestable, l’essor et la consommation abusive des fast-foods chez les catégories sociales moins aisées sont évidemment montrés du doigt. Entre 2012 et 2017, leurs ventes ont augmenté de 23 %, quand les ventes de nourritures industrielles auraient augmenté de près de 10 % sur la même période.

Un rapport de la RWJF (Robert Wood Johnson Foundation) a révélé que les taux d’obésité augmentent à mesure que les revenus des ménages diminuent. L’exemple est frappant chez les plus jeunes : près de 22 % des enfants issus de familles vivant sous le seuil de pauvreté souffrent d’obésité, contre 9,4 % des enfants vivant bien au-dessus de ce seuil.

Quelles initiatives ?

Selon le JAMA (Journal of the American Medical Association), il a été démontré que la guérison de l’obésité demande un suivi poussé, notamment à un niveau psychologique. L’objectif d’un traitement in fine n’est pas uniquement la perte de poids et la réduction de l’IMC (indice de masse corporelle/BMI [Body Mass Index]), mais bien le changement des comportements de consommation et des conditions de vie.

Une mesure phare de réduction de l’obésité fut mise en place par Michelle Obama, ayant fait de cette lutte son cheval de bataille. En 2010, elle avait lancé une initiative nationale visant à améliorer les standards nutritionnels des aliments servis dans les cantines.  Une décennie de combat suivit entre le gouvernement américain et l’industrie agroalimentaire, qui, soutenue par le Congrès, tentait d’assouplir les règles de Michelle Obama, voire de les reporter.

Un accord obtenu en 2016 avec le Sénat avait permis le maintien de ces règles, mais c’est finalement l’administration Trump qui en viendra à bout, économisant plus de 1,2 milliard de dollars à l’année.

Cependant le pays se doit d’être optimiste, car les taux d’obésité ont de plus en plus tendance à stagner face aux mesures fermes mises en place. La raison principale de cette progressive stagnation est la démocratisation effective des méthodes de lutte contre l’obésité, qui met la maladie sous les projecteurs et ne laisse plus les Américains reclus. L’urbanisme aurait également un rôle à jouer : en développant les espaces verts et les voies piétonnes, certaines villes parviennent à augmenter l’activité physique de leurs citadins. Les entreprises proposent également de plus en plus de programmes de bien-être physique, encourageant les actions pour la santé.

Vocabulaire

  • Être au régime : to be on a diet
  • Faire un régime : to go on a diet
  • Grignoter entre les repas : to snack
  • La malbouffe : junk food
  • Les féculents : starchy food
  • Les produits bio : organic food
  • Les produits laitiers : dairy products
  • Les produits sucrés : sugary products
  • Manger équilibrer/mal manger : to have a balanced/unbalanced diet
  • Manger sainement : to eat healthy food
  • Perdre du poids : to lose weight/to slim down
  • Prendre du poids : to put on weight
  • Sauter un repas : to skip a meal

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